Seule dans mon coin.

Souvent quand on se retire, c'est qu'il y a quelque chose, n'importe quoi mais il y a quelque chose. Un besoin de silense, un besoin de s'entendre soi-même, un besoin de réfléchir au prochain pas à faire ou juste de regarder ce qui se passe autour de soi. Ces temps-ci mon besoin à moi est de protéger ma petite fille en moi que je sens tellement vulnérable, Elle ressent tellement d'hypocrisie, de fausses images, de belles paroles du moment qui s'avèrent devenir autres choses quand on a le dos tourné. Bref, ma petite fille en dedans ne se sent pas très bien. Elle vit sa période de peur et elle ne sait plus comment agir. Elle aimerait que quelqu'un la prenne par la main et qu'on lui dise que tout va bien aller. Elle est étourdie et ne comprend plus ce qui se passe autour d'elle. Elle sent la terre qui s'effrite sous ses pieds et tout ce qui l'entoure se met à valser.

Elle se replie donc dans son coin pour garder le peu de sécurité qui lui reste. Elle veut encore sentir qu'elle est vivante et que les tissus qu'elle porte sont bien à elle et que personne ne va les lui prendre. Trop de mots trop de belles paroles qui sont en train de partir avec l'ouragan qui passe. Et elle croit être la seule à s'en rendre compte. Comme un film sur un écran, les bons moments et les rires se déroulent et ne reviennent pas parce que le bouton pour reculer est défaillant. De toute façon la vie ne revient pas en arrière. Elle ne fait qu'avancer, des fois plus vite, des fois plus lent, mais elle avance de façon continue.

Peut-être aussi avais-je rêver? Peut-être aussi avais-je imaginer des choses, des situations, des personnages pour agrémenter ma vie, pour lui mettre un peu plus de piquant? Et si je m'étais contenter de ce que j'ai déjà? Mais je ne suis pas comme tout le monde pour me contenter de ce que j'ai! J'ai envie de me lever et de crier qu'on m'a enlevé le morceau de gateau qu'on m'a fait miroiter mais je me suis recroquevilée seule dans mon coin pour ne pas faire de vague et je garde mon petit coeur bien serré dans ma poitrine pour ne pas qu'on me le vole aussi. Ce n'est pas la vie qui est méchante. Ce sont plutôt les gens qui sont cruels envers ceux qu'ils aiment le plus et bien souvent sans s'en rendre compte car ils sont eux-mêmes noyés dans leur propre douleur. À la personne qui s'en rend compte dans tout ce rouage, la douleur est encore plus grande parce que cette personne qui a les yeux tout grand ouvert, elle voit tout et elle ne peut rien y faire. Seul le temps qui passe modifiera peut-être le parcours. En attendant des jours meilleurs, la petite fille demeure seule dans son coin.