Jour de pluie.

Aujourd'hui, tout est gris. C'est un jour qui ressemble étrangement à sa nuit malgré mon état d'éveil. Il y a école et c'est tout de ce qu'il y a de plus routinier mais ma tête est ailleurs. La lourdeur des nuages me transporte loin dans mes pensées. Chacune des gouttelettes m'apporte une image de plus au film qui se déroule dans ma tête.

Au rebord de la fenêtre, ma tête est légèrement accotée. Ce n'est pas de l'ennuie. Ce n'est pas de la tristesse non plus. C'est plutôt un vide, un manque, quelque chose que mon corps brûle de ressentir à nouveau. À chaque bruit que j'entends tout mon être se met en alerte. En retenant mon souffle, sans même m'en rendre compte, je souhaite voir arriver celui qui m'a tant fait vibrer.

Juste à y penser, je mordille mes lèvres pour ne pas les sentir trembler de désir. Je les chatouille du bout de ma langue plus pour me sentir encore bien vivante que pour les humidifier. Je passe ma main sur ma nuque sous mes cheveux pour me rappeler une caresse qui me fait inévitablement ronronner de plaisir. Je laisse ensuite glisser ma main le long de mes courbes pour l'arrêter au bas de mon ventre et sentir toute cette chaleur qui s'y dégage. Je me masse dans le but de calmer une ardeur qui se fait pourtant de plus en plus brulante et urgente.

Enfin il se présente à la porte. Dès son entrée, remarquant mes pomettes déjà empourprées, il referme la porte derrière lui et sans un mot m'enveloppe de ses bras pour m'attirer à lui. Son regard plongé dans le plus profond de mes yeux, je sens la terre s'effondrer sous mes pieds. La pression de ses mains dans le creu de mon dos me donne l'impression de me fondre dans chaque de ses propres cellules à lui. Je respire son souffle qui se fait de plus en plus saccadé. Il profite de mon état de totale soumise pour m'admirer. Le temps s'est arrêté et toute notion de la vie est perdue. Seuls lui, moi existe en ce monde. Pendant si longtemps je l'ai attendu. Enfin il est là. Enfin je peux sentir tout son être à nouveau.

Dès son départ et à chacune de ses absences, tout mon être devient en manque de ce qu'il dégage, son énergie, son regard, son timbre de voix, son toucher. C'est alors que je me rends compte que je me drogue de sa présence. Une tendresse, une douceur, je ne sais trop comment la nommer mais il a un je-ne-sais-trop-quoi qui me rend folle, accro, totalement dépendante de lui. C'est dans ce temps-là que j'ai tellement hâte à la prochaine fois... en souhaitant qu'il y ait une prochaine fois.